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A l'écoute de la voix de Christiane Viguié

 

 
 

Rayon de soleil éclairant 15 kilomètres à la ronde
Arpenter les camin
Marche vive, pressée parfois, ponctuée de petits rires joyeux
Impressionnante régularité, tenace
L’énergie pour avancer sans relâche et éclairer
le chemin pour les suivants, les petits qui ne prennent plus le temps
Leur transmettre par les mots écrits tout ce qui fait cette vie dense,
danse, aux accents, tonique !
Coups d’oeil en arrière pour retrouver l’infini bonheur des livres croisés
sur le chemin de l’enfance et de la pension
Jamais loin, le crayon et le pinceau
pour colorer pages et paysages
Et le chant illumine le chemin, 
un pied devant l’autre
tête levée, sourire aux lèvres…
Faut tracer tout simplement !

Elizabeth Clerc

 

Elle semble sortir de l’ombre. 
Timide mais volontaire, le son se pose, juste, audible, prudent et amical. 

Avec dextérité et patience
La voix déroule les fils d’un écheveau de laine 
Sur son fuseau, une pensée fait respirer profondément la fileuse
Rapide ou plus ample, son médium régulier s’installe
Parfois retenu par une légère mélancolie

Il se perd dans le grave, oublie les nuances du temps
Mais il coule toujours comme un simple ruisseau 
Dynamique et placide
Il a l’accent de la forêt qu’il écoute et nourrit.

Josette Echene

 

Je m’approche du miroir, je me regarde. J’observe mon visage sur lequel je tente d’apercevoir un soupçon d’émotion, une trace de sentiment que laisserait une ride au coin des yeux ou de la bouche. 
Rien ne transparaît, je suis lisse, insaisissable, presque totalement invisible. Mes propres yeux n’arrivent pas à déchiffrer ce visage qui est pourtant le mien depuis tant d’années.
Ce visage que je scrute attentivement, avec persévérance, quotidiennement, dans l’espoir d’y voir, un jour, poindre un signe.
A travers la glace froide j’aperçois une tâche de couleur en arrière-plan, posée là, dans le fond de la pièce, du côté de la clarté donnée par la fenêtre.
Mon métier à tisser m’attend patiemment ; il s’animera quand je reprendrai mon ouvrage abandonné hier au soir faute de lumière suffisante pour suivre la trame délicate et multicolore du tissu.
Plus au fond de la pièce, mes pelotes de laine sont alignées sur un mur de couleur pâle qui contraste avec leurs teintes arc-en-ciel. Elles sont au garde-à-vous, prêtes à être inspectées. C’est sur ce mur que je sélectionnerai soigneusement celles qui seront utilisées pour la suite de la composition.
Parfois, après une longue journée de travail, ma nuque me fait mal à force de me pencher sur l’ouvrage et de suivre les lignes à réaliser. D’autres fois ce sont mes épaules qui souffrent de la répétition des aller-retours de la navette. 
Malgré la contrainte de la douleur, je dois toujours continuer de m’appliquer dans le travail demandé. C’est une obligation de suivre point par point les consignes. Le rendu dépend de l’exécution. 
Jamais je ne me préoccupe de la qualité artistique. Ce n’est pas à moi de juger. Surtout, je ne veux blesser personne. Je me garde donc bien de faire une quelconque remarque sur l’esthétique du travail que l’on me demande de réaliser.
Je reçois le travail, je l’exécute, je le rends.

Mes yeux reviennent presque malgré moi vers mon visage. Toujours le même en dépit des années qui passent. Je prends patience. Un jour quelque chose poindra bien quelque part, sur un méplat ou sur une courbe. Et finalement, je deviendrai peut-être visible moi aussi aux yeux des autres.

Isabelle Lavaud


 

 

 

 

 

 

 

 

 

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