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Boire à l’eau de sa pluie.
Appliquée, douce, fluide, égale
Gorge ouverte
Elle exhorte
Son timbre monte dans les finales
Émotion
Retrouve sa gravité paisible
Sérieux
Son souffle régulier
Son articulation modulée
Son registre souple
[s] mouillés [a] ouverts
Sur un médium posé
Elle s’anime en tempos enjoués
Energiques, variés,
Portés par une volonté joyeuse de réveiller
Un registre enfoui, léger, insouciant.
« Sous cette voix grave tinte le matin »
Josette Echene
C’est une voix joviale, vibrante et pleine d’assurance. Légèrement enrouée avec un petit écho métallique qui module entre grave et aigu. Un flot joyeux et énergique.
Christiane Viguié
Seul Dieu pouvait savoir combien ces portes étaient lourdes, semblant coulées dans le plomb et refusant obstinément de s’ouvrir, malgré la forte poussée que prodiguait Grâce sans relâche.
Non ! Elle n’abandonnerait pas ! Se jura-t-elle, elle se le refusait.
Obstinément Grâce cherchait à s’enfoncer dans le faible interstice formant la jointure des deux battants.
Jusqu’au bout, elle devrait aller jusqu’au bout, se répétait-elle. C’était trop important pour elle, peut-être vital.
Oh oui, elle allait pousser. Oh non, elle n’abandonnerait pas.
A force de volonté, à force de force, elle arriverait bien à quelque chose.
Un simple millimètre la rendrait conquérante, elle pourrait conclure que rien n’était immuable.
Combien de fois dans cette vie était-elle tombée à genoux ?
Combien de fois s’était-elle relevée, chaque fois renaissant de ses cendres tourmentées ?
Traînant son sac rempli de courage sur une fragile épaule ; transformée par l’épreuve, et aussi, toujours la même.
Pousser, pousser, pousser et pousser encore !
Elle ne s’arrêterait que quand son attente commencerait à être satisfaite, quand le but serait atteint, quand elle se sentirait avancer.
Tout d’un coup, ce fut trop pour elle. Tant d’efforts pour si peu de résultat. Il lui fallait faire une courte pause. Relâcher la tension. Reprendre une respiration fluide. Laisser enfin ses muscles se détendre.
Ces portes qui résistaient outrageusement devaient pourtant s’ouvrir. Il n’y avait pas de raison à cette immuabilité, il y avait forcément une sortie, et ensuite la fuite, sa fuite, sa liberté à elle.
Pourquoi s’être laissée enfermer ?
Était-ce sa propre gravité qui l’avait encerclée vers un repli, dans les replis de son âme ?
Peut-être était-elle trop obstinée pour appréhender correctement la situation dans laquelle elle se sentait empêtrée.
Qu’importe, elle voulait sortir maintenant, elle voulait éclater à la face du monde.
Maintenant, il lui fallait s’apprivoiser et détacher son être de cette pesanteur incessante.
Grâce décida de prendre un peu plus de temps pour réfléchir, pour se concentrer et laisser une certaine intuition émerger pour la guider. Désormais, elle voulait sans attendre s’écouter et espérer.
Elle recula de deux pas, puis engloba le portail d’un œil concentré. L’évaluant dans sa totalité.
Le détaillant point par point. Effleurant sa surface par de petites touches vives de ses yeux.
Maintenant elle savait, elle comprenait, elle imaginait l’action toute proche. Elle anticipait même le plaisir incertain de sentir à travers ses doigts les vantaux se mouvoir, s’entrouvrir à elle.
Grâce posa ses deux mains sur les battants et, d’une légère traction, dans un mouvement presqu’aérien, elle tira vers elle les portes ouvrant sur son futur de lumière.
Isabelle Lavaud
Voix en interrogation
Sans hasard
Voix fraîche
Voix à fleur d’émotion
De la nouvelle qui reste
Voix douceur courage
Voix éclat courage.
Gerda Cadostin
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